En Deutéronome 18.17-20, Dieu nous enseigne par Moïse le premier test qui permet de reconnaître un vrai prophète 1:
Le commandement de punir et la nature du châtiment pour désobéissance sont clairement définis. Yahweh, l'Eternel déclare formellement : « Si quelqu'un n'écoute pas mes paroles qu'il dira en mon nom, c'est moi qui lui en demanderai compte. » Le texte poursuit alors en abordant la question qui nous préoccupe :
Comment faire la différence entre un vrai prophète et un faux ? Comment savoir si un homme parle au nom de Dieu, ou non ? Le Seigneur a donné la réponse :
En d'autres mots : VOUS SAVEZ QU'UN PROPHETE EST AUTHENTIQUE QUAND SA PROPHETIE S'ACCOMPLIT. Nous avons un exemple précis de ce principe dans 1 Rois 17 et 18. Elie s'était adressé en ces mots au roi Achab pour lui dire qu'il ne pleuvrait pas pendant un certain temps :
Chacun observa ce qui allait se passer. Après quelques mois de sécheresse les habitants ont dû se dire que c'était un peu inhabituel. Mais comme il ne plut pas pendant trois ans et demi, jusqu'au jour où Elie déclara au roi : « Attelle et redescends afin que la pluie ne t'arrête pas ! », chacun put conclure qu'Elie était un vrai prophète du Dieu qu'il fallait craindre. Le second test consiste à examiner attentivement l'enseignement de celui qui se prétend prophète et à s'assurer que sa doctrine ne va pas à l'encontre de la révélation existante. Yahweh, l'Eternel, inspire à Moïse ces paroles :
Les signes miraculeux ne constituent pas des preuves suffisantes par eux-mêmes. Si les paroles du prétendu prophète contredisent l'enseignement reçu précédemment, il ne faut pas l'accepter. Ces deux tests apparaissent clairement dans l'exemple suivant, où deux hommes se prétendent chacun comme prophète de Dieu, mais ils donnent des messages opposés. Vrai et faux prophèteTandis qu'il était à Jérusalem, Jérémie dut prophétiser que Dieu allait se servir de Nébucadnetsar, le roi de Babylone, pour détruire la ville de Jérusalem parce que ses habitants avaient abandonné l'Eternel et adoré des idoles sans force et des faux dieux. Dieu ordonna au prophète de porter un joug semblable à celui que l'on met sur le cou des boeufs et de s'adresser à Sédécias, roi de Jérusalem, en ces mots :
Mais d'autres prophètes prophétisaient exactement le contraire ! C'est ce que raconte Jérémie au chapitre 28 de son livre :
Le prophète répondit :
(Jérémie applique les deux tests. Il rappelle à ses auditeurs que ses paroles sont en accord avec les prophéties antérieures. Il ajoute qu'ils reconnaîtront le prophète à l'accomplissement des prophéties.)
Imaginons que nous ayons vécu à Jérusalem â cette époque. Jérémie vient de nous faire part de la décision de Dieu de détruire la ville. A moins de nous rendre à Nébucadnetsar, roi de Babylone, nous sommes condamnés à mourir de faim, par la peste ou par l'épée. Si nous nous rendons, Nébucadnetsar nous déportera comme esclaves à Babylone où nous resterons 70 ans après quoi Dieu fera revenir nos enfants à Jérusalem (Jérémie 29.10). Le roi considère évidemment les propos de Jérémie comme ceux d'un traître. Mais qui voudrait mourir pour s'être opposé à Dieu ? Mais il y a aussi le prophète Hanania qui annonce que Dieu va délivrer Israël. Si c'est vrai, mieux vaut alors demeurer à Jérusalem en hommes libres. Car qui accepte de gaieté de coeur la condition d'esclave ? D'autant plus que si nous désertons pour passer à l'ennemi et que le roi d'Israël nous rattrape, il ne manquera probablement pas de nous mettre à mort pour trahison. C'est donc une question de vie ou de mort, de liberté ou d'esclavage. Sur quelles bases décider du comportement à adopter ? Si nous attendons l'issue des combats, nous saurons par l'identité du vainqueur, quel était le vrai prophète, mais si c'était Jérémie, alors il serait trop tard pour prendre une décision ! C'est pourquoi l'Eternel fournit d'autres renseignements :
Les habitants de Jérusalem n'eurent pas à attendre longtemps avant d'avoir des réponses à leurs questions, pour savoir lequel, de Jérémie ou d'Hanania, avait raison. Hanania avait délivré sa fausse prophétie le cinquième mois. Peu après, Jérémie lui annonça qu'il mourrait, et Hanania mourut effectivement au septième mois. La parole de Jérérnie fut donc confirmée par Dieu. Tous ceux qui cherchaient les directives divines pour leur avenir surent qu'il leur fallait se rendre et aller en exil à Babylone. Cinq ans plus tard, Jérusalem fut prise, ce qui confirmait à nouveau les paroles de Jérémie.
Autres prophéties de la Torah-Ancien Testament qui se sont accompliesBien d'autres prophéties analogues se sont accomplies dans la Torah-Ancien Testament. Pour certaines d'entre elles l'intervalle entre l'annonce et l'accomplissement était court. Dans le cas d'Elie, trois ans et demi séparent l'annonce de son accomplissement. Dans le cas de Jérémie, quelques semaines seulement. Ainsi les contemporains des prophètes, constatant l'accomplissement ne manquaient pas de croire en leurs paroles. Mais d'autres prophéties ne s'accomplirent que des siècles après leur annonce, et certaines ne sont pas encore réalisées. En voici quelques exemples : A. Au chapitre II de la deuxième section, nous avons évoqué la prophétie de Daniel selon laquelle Babylone tomberait aux mains des Mèdés et des Perses, avant que les Grecs ne dominent à leur tour les Perses (ce qui se réalisa 270 ans plus tard) ; ensuite le Messie serait « ôté, et personne pour lui » et le temple, ainsi que Jérusalem détruits une seconde fois (Daniel8.20-21 et 9.25-26). Cette dernière prophétie s'est littéralement accomplie en l'an 70 de notre ère. B. Esaïe, à qui la parole de l'Eternel fut communiquée vers 750 av. J -C. annonça que le général perse qui s'emparerait de Babylone, conformément à la prophétie de Daniel, se nommerait Cyrus. En outre, Esaïe prophétisa que Cyrus ordonnerait aux juifs de retourner dans leur pays et d'y reconstruire le temple :
L'accomplissement de cette prophétie est rapporté par Esdras qui écrit, quelque 400 ans av. J.-C. :
Nous sommes en présence d'une prophétie remarquable. Cyrus, roi de Perse (Iran) conquit, en 539 av. J.-C. la Babylonie (Iraq) où les juifs étaient en exil. Sa politique consistait à renvoyer tous les peuples prisonniers dans leurs patries avec l'ordre de reconstruire leurs temples. Chaque peuple devait ensuite demander à son « dieu » d'intercéder en faveur de Cyrus, auprès des dieux qu'il adorait, a savoir Bel et Nébo. Cette politique figure sur une inscription retrouvée sur ce qu'on appelle le « cylindre de Cyrus » qui se trouve actuellement au British Museum. On y lit :
En résumé, pour accomplir la prophétie d'Esaïe, Dieu a suscité en Perse un roi qui conquit la Babylonie - un roi qui eut comme politique inhabituelle la tolérance et le renvoi dans leurs patries des peuples capturés par ses prédécesseurs afin qu'ils puissent intercéder en sa faveur. L'un de ces peuples captifs était précisément le peuple d'Israël, un peuple qui n'avait d'autre importance que d'avoir été choisi par Dieu pour donner au monde le Messie, le Sauveur du monde. Cette prophétie et son accomplissement sont si étonnants que les hommes qui ont échafaudé « l'hypothèse documentaire » examinée dans notre chapitre V, ont simplement conclu ceci : puisque les prophéties miraculeuses sont impossibles, la prophétie d'Esaïe a dû être écrite postérieurement à l'an 400 av. J.-C., donc après que Cyrus soit devenu roi et qu'il ait accompli la prophétie le concernant. C. Ezéchiel avait prophétisé, vers 590 av. J.-C., que Nébucadnetsar s'emparerait de Tyr (actuellement au Liban), que la ville «deviendrait un lieu où l'on étendra les filets » et qu'elle « ne serait plus jamais reconstruite » (chapitre 26). En 586 av. J.-C. Nébucadnetsar mit le siège devant Tyr et s'en empara treize ans plus tard. Ainsi s'accomplit la première partie de la prophétie d'Ezéchiel, à une époque où les contemporains du prophète, qui avaient entendu la prophétie, vivaient encore. La seconde partie de la prophétie s'est également accomplie, car jusqu'à ce jour et en dépit de la ville moderne de Tyr, le site original de la ville n'a jamais été reconstruit ; les pêcheurs y lancent leurs filets. D. Michée, prophétisant sur Samarie 750 ans av. J.-C., annonça la destruction totale de la ville, par ces mots :
La ville a subsisté comme un centre important jusqu'à l'époque de Jésus et même après. Mais elle a quand même été détruite finalement. Ses fondations ont été dispersées dans la vallée, et aujourd'hui, le site est couvert de vignobles. E. En Lévitique 26.31-33a, écrit de la main de Moïse plus de 1200 ans avant la venue du Messie, Dieu annonce aux douze tribus d'Israël que si elles ne lui obéissent pas de tout leur coeur, il leur enverrait les châtiments suivants :
Les juifs connurent deux grands exils. Le premier fut l'exil de Babylone, au temps du prophète Jérémie ; le second, après qu'ils eurent rejeté le « Messie ». En l'an 70 de notre ère, le général romain Titus détruisit Jérusalem. La plupart des juifs furent dispersés parmi les nations et, jusqu'à présent, ils n'ont pas de temple pour v offrir leurs sacrifices. Après avoir examiné ces exemples de prophéties accomplies, nous devons nous poser la question : peut-on tirer des principes de ces exemples ? La réponse est : OUI. Il doit toujours y avoir au moins deux témoins En disant, par l'intermédiaire de Moïse, que le peuple ne devait accepter aucun prophète, à moins que sa prophétie se réalise, Dieu posait le principe du double témoignage. En prophétisant qu'il ne tomberait pas de pluie, Elie était le premier témoin. En retenant la pluie pendant trois ans et demi, jusqu'à ce qu'Elie prie, Dieu se constituait lui-même second témoin, en accomplissant les paroles d'Elie. En prophétisant la mort du faux prophète Hanania, Jérémie s'établissait en premier témoin. En faisant mourir Hanania quelques semaines plus tard, Dieu confirmait le parole de Jérémie et se présentait comme deuxième témoin. Ce grand principe, Dieu devait l'établir, dans la Torah, pour servir de fondement aux lois humaines : Deutéronome 17.6 affirme :
En Deutéronome 19.15, ce même principe est étendu à tout type de fautes :
On retrouve la même exigence de deux témoins dans le Coran. La Sourate de la Vache (Al-Baqara) 2.282 de l'an 2 de l'Hégire déclare :
L'expression des dernières volontés ou la dictée d'un testament doivent se faire en présence de deux témoins, comme l'exige la Sourate du Plateau servi (Al-Ma'ida) 5.106 de l'an 10 de l'Hégire : ,
La Sourate de la Lumière (Al Nür) 24.4, de l'an 5 ou 6 de l'Hégire, exige le témoignage de quatre personnes pour accuser quelqu'un d'infidélité conjugale :
Si deux ou quatre témoins s'avèrent nécessaires pour les affaires humaines, combien plus nécessaire encore sera la présence de deux ou d'avantage de témoins lorsqu'il s'agit d'authentifier une parole comme « parole de Dieu »! Comment savoir si un homme qui parcourt les rues d'une ville en Iran ou en Egypte en affirmant être le Mehdi dit vrai ? Comment savoir si un homme qui parcourt les rues de New York ou de Jérusalem en affirmant être le « Messie revenu sur terre » dit vrai ? Le tout premier test consiste à vérifier si sa doctrine ne contredit pas la révélation antérieure. Les signes miraculeux ne constituent pas une preuve suffisante en eux-mêmes. Les paroles d'un homme qui se prétend Christ réincarné ne doivent pas contredire l'enseignement que Christ a donné lors de sa première venue. Comme second test, nous pourrions demander un signe ou l'accomplissement d'une prophétie antérieure pour avoir confirmation que la personne qui se présente à nous le fait bien au nom de Dieu. Nous comprenons ainsi pourquoi les habitants de La Mecque ou les juifs demandèrent un signe à Muhammad lorsqu'il se présenta à eux comme prophète. Leur démarche ne provenait pas d'un coeur endurci. Certes, plusieurs des contemporains de Muhammad étaient des incrédules notoires ,mais, comme plaît à le reconnaître le Coran lui-même, il y avait aussi des juifs honorables qui craignaient Dieu. Ces juifs, avec certains habitants de La Mecque ne faisaient que mettre la Torah en pratique : « Un témoin ne suffit pas ; nous avons besoin d'un témoignage de confirmation venant de Dieu ». En cela ils adoptaient simplement l'attitude voulue par Dieu qui avait ordonné la nécessité de deux témoins, au minimum.
1 Se reporter au chapitre I de la première section où nous avons examiné ce passage en rapport avec ta prétention qu'il s'agirait d'une prophétie concernant Muhammad.[retourner au texte] |