Pour moi, et pour quiconque aime la Torah, les Zabür (Psaumes) et l'Evangile, il est difficile de comprendre comment le Dr Bucaille peut affirmer que la Bible ne souligne pas assez fortement le pouvoir de Dieu dans la Création. Le ciel et les cieux sont mentionnés 75 fois dans les Zabür de David ! Plusieurs de ces références expriment de façon poétique les perfections de Dieu, par comparaison avec les beautés de la création. C'est le cas du Psaume 36.6-7 qui déclare :
Dans d'autres passages, le psalmiste s'appuie sur le pouvoir créateur de Dieu, pour implorer son secours :
Ailleurs, l'auteur contraste, par les images tirées de la nature, le pouvoir de Dieu à la faiblesse des idoles :
Néanmoins 13 de ces passages font une allusion plus « scientifique », au pouvoir créateur de Dieu :
Au Psaume 19, le Saint-Esprit a poussé David à écrire :
David déclare que la gloire des cieux est comparable à un langage destiné à tout homme pour lui faire savoir qu'il existe une Intelligence créatrice supérieure. C'est sur la base de ces versets que le Saint-Esprit a conduit Paul à écrire dans l'Evangile-Nouveau Testament :
C'est parce que nous avons contemplé les merveilles dans la création - les planètes qui demeurent inlassablement sur leurs orbites, le désert capable de refleurir après la pluie - que nous savons qu'il y a un Créateur auquel nous devrons rendre compte. Aux descriptions bibliques, nous pouvons aujourd'hui ajouter les prodiges microchimiques, par exemple le cycle de Krebs sur le métabolisme des glucides (ensemble de réactions chimiques qui assimile le sucre et le transforme en énergie dans la cellule vivante), les merveilles du code génétique, que le Dr Bucaille a si bien décrit dans son ouvrage L'Homme, d'où vient-il ? 1 Tous ces faits démontrent l'existence d'un Dieu créateur. En face de ces merveilles que nos yeux peuvent contempler nous sommes inexcusables de ne pas croire en ce Dieu souverain de la création. Mais là se pose une grande question. Les hommes adorent plusieurs « dieux » ; de nombreux hommes se présentent comme « prophètes » de ces dieux. Comment savoir lequel de ces dieux invoqués parmi les hommes est le Dieu Créateur ? Quel Dieu est le « vrai Dieu » ?Est-ce Kâli, la déesse de la Destruction et de la Mort au Bengale, qui ordonnait à ses adeptes de voler et de tuer ? Est-ce Shang Ti des Chinois que seuls des maîtres pouvaient adorer sans intermédiaires ? Est-ce Allah du Coran qui affirme que Jésus n'a pas été crucifié ? Est-ce Yahweh Elohim, l'Eternel, celui de la Torah-Ancien Testament, que l'Evangile-Nouveau Testament désigne sous le nom de Théos, et qui déclare que Jésus devait mourir (Esaïe 53) pour nos péchés, ce qui s'est effectivement produit ? Quel Dieu ? Et quel prophète ? Chaque être humain doit pleinement exercer sa responsabilité. Mais comment ? Dans la Torah-Ancien Testament, au chapitre 18 du premier livre des Rois, le prophète Elie lance un défi unique aux prophètes de l'idole « Baal ». Il leur ordonne d'offrir un taureau sur un autel ; lui-même préparerait un autre taureau pour le sacrifice à Yahweh Elohim sur un autre autel. Ni les prophètes de Baal, ni lui, ne devaient fournir le feu pour consumer la victime. Chacun devait invoquer son Dieu pour qu'il fasse descendre le feu du ciel. Le Dieu qui exaucerait cette prière serait reconnu comme le vrai Dieu. Après que les prophètes de Baal eurent tenté vainement pendant plusieurs heures d'obtenir une réponse de leur dieu, Elie prépara l'autel pour le sacrifice ; il versa de l'eau en grande quantité sur le bois. Puis il pria et Yahweh Elohim répondit par le feu qui consuma l'animal, le bois et absorba l'eau qui était dans le fossé. Quand tout le peuple vit cela, ils tombèrent la face contre terre et dirent : « Yahweh (l'Eternel) est Dieu ! Yahweh est Dieu !» Pour les témoins de cette scène, Dieu était intervenu par une démonstration puissante. Mais nous, aujourd'hui, comment saurons-nous qui est le vrai Dieu ? Récemment, j'ai parcouru le livre écrit par un confrère algérien, le Dr Ahmed Aroua, intitulé L'Islam et la Science dans lequel il aborde d'une manière très précise cette question de l'identité de Dieu.
Pour reprendre la terminologie déjà employée, disons que l'univers démontre l'existence d'un Dieu créateur ; mais pour connaître ce Dieu, il faut qu'il se révèle lui-même par la prophétie. Le Dr Aroua a choisi l'Islam comme étant cette prophétie. Mais il ne nous fournit pas les raisons de son choix, ni les preuves qui ont motivé sa décision. Les questions demeurent. Une Sourate semblable au CoranMuhammad lance, dans le Coran, un autre type de défi. En quatre endroits, Muhammad invite les adversaires qui lui reprochent d'avoir créé ; de toute pièce le Coran, de produire un ouvrage équivalent ou même supérieur. Dans la Sourate mecqoise tardive du Voyage nocturne (Al Isrâ') ' 17.88, il met au défi ses auditeurs de créer un livre complet, identique au Coran. Dans la Sourate mecqoise plus tardive de Houd 11.13, l'exigence est réduite à 10 Sourates. Enfin, dans la Sourate mecquoise tardive de Jonas ( yunus) 10.38 et dans la Sourate de la Vache (Al Baqara) 2.23, de l'an 2 de l'Hégire, le défi se ramène à produire une seule Sourate. A titre d'exemple, reprenons la Sourate 10.38. Elle déclare :
Devant ce défi, une question surgit, une question qui appelle une réponse claire. En demandant aux habitants de La Mecque de produire une seule Sourate comparable au Coran, avait-il à l'esprit la qualité poétique du Livre ou sa vérité religieuse ? Les musulmans font l'éloge du Coran pour la finesse de sa langue, et il est vrai qu'il contient des passages de toute beauté, tel celui qui décrit Dieu comme Lumière dans la Sourate de la Lumière (Al-Nür) 24.35-36, de l'an 5 ou 6 de l'Hégire3. Mais le défi lancé par Muhammad porte-t-il sur la beauté du style ? , Aucun verset du Coran, apparemment, ne répond à cette question, Mon sentiment personnel est qu'un tel défi qui reposerait sur 1'aspect poétique n'aurait qu'une portée limitée. C'est le contenu religieux qui compte essentiellement. On ne peut considérer La Fontaine ou Racine comme des prophètes de Dieu, simplement parce qu'ils ont écrit des vers exquis. J'ai posé la question de la nature du défi à plusieurs amis musulmans. Ils m'ont toujours répondu, parfois avec une certaine réticence, que Muhammad sous-entendait la vérité religieuse. Mais d'un autre côté, il faut reconnaître que les théologiens musulmans considèrent que le miracle du Coran repose, parfaitement et véritablement, sur son niveau littéraire. Lorsque j'ai lu le Coran pour la première fois, j'ai cru que ceux auxquels Muhammad lancait le défi incluaient les « gens du livre » 4 et j'essayais d'imaginer quel 1ivre de la Bible je brandirai pour relever le défi. Depuis, j'ai changé d'avis. Nous avons vu au chapitre I de la deuxième section que Muhammad acceptait la Torah, les Zabür et l'Evangile présents « AVEC LUI » à La Mecque. Tous ces livres étaient déjà définitivement complets. Dans la Sourate des Prophètes (Al-Anbiyâ') 21.105, de la période mecqoise intermédiaire, il a cité le Psaume 37.29 qui rapporte les paroles de David : « Les justes posséderont le pays ». Muhammad a également affirmé que l'inspiration qu'il a reçue était identique à celle des prophètes venus avant lui (Sourate 4.163). Si donc l'inspiration qu'avaient les prophètes bibliques était analogue à celle accordée à Muhammad alors leurs écrits devaient être aussi véridiques que celui de Muhammad. C'est pourquoi je pense aujourd'hui que le défi lancé par Muhammad s'adressait aux idolâtres de La Mecque et nullement aux « gens du Livre ». Pourtant, si le défi s'adressait aussi aux « gens du Livre », j'aimerais citer deux chapitres (ou Sourates) de la Bible en réponses aux défis lancés. Je réserve pour plus tard un passage de Jésus. Le premier chapitre est un Psaume de David, admirable dans sa poésie. Mais la poésie hébraïque ne repose pas sur les rimes. Ses effets sont obtenus par la répétition de la même idée par des mots différents. Cette forme poétique peut nous sembler moins agréable à l'oreille, mais elle présente un avantage considérable : elle ne perd rien à être traduite, car la double présentation de la même vérité peut être fidèlement reproduite dans toutes les langues. Voici donc le Psaume 103 des Zabür de David :
Toute comparaison entre la qualité poétique de ce Psaume tiré des Zabür de David et telle Sourate du Coran reste subjective. Mais, examiné sous l'angle des vérités religieuses qu'il renferme, ce Psaume s'avère l'égal de bien des Sourates. David loue l'Eternel, Roi sur toutes choses, celui qui pardonne les péchés, dont l'amour est aussi vaste que l'étendue qui sépare les cieux de la terre, dont la compassion envers nous est l'image de la compassion d'un père humain pour ses enfants, et qui subsiste d'éternité en éternité. Le croyant puise un grand réconfort dans chacune de ces vérités. Mon deuxième texte est tiré de la Torah-Ancien Testament. Il évoque les merveilles de la Création et révèle une connaissance scientifique moderne. C'est aussi un plaidoyer contre les idoles. Yahweh Elohim, l'Eternel, affirme qu'il n'y a point d'autre Dieu que lui. Voici ce qu'écrit le prophète Esaïe au chapitre 40 de son livre :
Comme le Psaume de David rappelé plus haut, ce texte développe des pensées sublimes pour l'encouragement du croyant. L'ordre donné à Esaïe au verset 6 (Crie !) s'apparente à celui donné dans la Sourate du Caillot de sang 96.1-2 (deux fois « Lis ! »). Le contenu des trois versets suivants, a savoir que l'homme est semblable à l'herbe qui sèche, se retrouve dans la même Sourate, aux versets 6 à 8 :
Esaïe dénonce la vanité des idoles faites de main d'homme, à partir d'or et de bois. Des siècles plus tard, le Coran fustigera de la même manière les idolâtres. Dieu est clairement décrit comme le Créateur de toute chose. Le Saint lui-même interroge : « A qui me comparerez-vous ? Ou qui est mon égal ? Levez les yeux et regardez les cieux. Qui les a créés ? » Esaïe répond : « C'est le Dieu d'éternité, l'Eternel, qui a créé les extrémités de la terre. » Remarquons encore que ce prophète, qui écrivit vers 750 av. J.-C. déclare au verset 22 que « Dieu habite au-dessus du cercle de la terre » : voilà bien une affirmation compatible avec notre connaissance de la rotondité de la terre. ConclusionBien que les passages cités dans cette section attestent clairement que la Torah-Ancien Testament présente maintes fois la création comme une preuve (ou un signe) de l'existence d'un Dieu Créateur Souverain, je ne peux m'empêcher d'acquiescer à l'opinion du Dr Bucaille. Car il est vrai que la Bible insiste moins que ne le fait le Coran sur la valeur de ce signe qu'est la nature. La raison en est que Yahweh Elohim, le Dieu de la Torah-Ancien Testament trace une voie différente pour discerner si un prophète parle au nom de Dieu, ou non. C'est ce que nous allons examiner dans le chapitre suivant.
1Op. cit.[retourner au texte] 2L'Islam et la Science, 2° édition, Entreprise nationale du Livre, Alger, 1984, p. 8.[retourner au texte] 3Ces versets figurent sur la photo 2, à la page 139.[retourner au texte] 4C'est l'expression qu'emploie le Coran pour désigner les juifs et les chrétiens.[retourner au texte] 5Le nom français « Eternel » correspond à l'hébreu Yahweh (« Jéhovah ») qui signifie : « JE SUIS >,. Le français a donc traduit le nom hébreu, ce qui est parfaitement correct. II existe un autre nom hébreu, Adonaï, qui signifie « Seigneur » et qui s'applique à Dieu, mais aussi aux hommes.[retourner au texte] |